226 - Anniversaire

Nous commémorons aujourd’hui le cent soixante sixième anniversaire de la naissance du Kaiser (ce qui ne rajeunit pas…) Pour ce faire, nous empruntons une anecdote rapportée par le polygraphe Jules Hoche que nous avons déjà cité dans un précédent billet. ¹

¹ http://kaiser-wilhelm-ii.over-blog.com/2018/08/136-une-journee-imperiale-a-berlin.html

Le 27 janvier 1889 Guillaume II atteignait ses trente ans. Cet anniversaire tombait sur un dimanche. Or ce jour-là, de grand matin, un postillon apparut à l’improviste sous les fenêtres du château royal de Berlin et joua sur son cor le vieux refrain berlinois : « Voilà que tu as presque trente ans » (Schier dreissig Jahre bist du alt) ; puis il disparut.

Cette singulière aubade intrigua le personnel de service et fit jaser tous les Berlinois. L’Administration des Postes ne voulant pas être mise en cause, fit rechercher le postillon et commença par lui infliger une amende de trois marcks « pour émission de signaux anti-réglementaires ». Puis, on apprit qu’il était mandé chez l’Empereur. Consterné, le brave homme revêtit son plus bel uniforme et se rendit au palais où il fut reçu par Guillaume II en personne qui, cordialement, le remercia de lui avoir souhaité sa fête d’une façon si originale. Et en même temps, l’Empereur lui glissait dans la main un billet de cent marks. L’anecdote évidemment ne saurait prétendre à aucune valeur historique ; il n’en est pas moins vrai que si Guillaume II était le souverain autoritaire qu’on se plaît à voir en lui, non seulement il n’eût tenu aucun compte de cette attention d’un simple homme du peuple, mais peut-être même eût-il approuvé l’amende infligée au postillon pour infraction au service. ²

² L’empereur Guillaume II intime (Félix Juven éditeur ; Paris, 1906) pp. 132-133.