145 - La dernière valse de l'Empereur

En cette période estivale, permettez-moi de vous proposer un documentaire sur le mariage de la princesse Victoria-Louise de Prusse avec le prince Ernest-Auguste de Hanovre en 1913. Vous y découvrirez le contexte politique agité de l’époque, avec sa crainte constante du terrorisme (qui nous est toujours familière…)

En dépit de ses qualités, ce film appelle quelques remarques pour nuancer ou même corriger certains de ses commentaires.

Tout d’abord, comme c’est souvent le cas dans les évocations cinématographiques du Kaiser, l’acteur qui l’interprète ne lui ressemble pas et se comporte de façon bien trop caricaturale (par exemple lorsqu’il menace le préfet de police de Berlin).

Lorsqu’il est question des revendications des sujets de l’empire en matière de droit de vote, il aurait été plus honnête de préciser qu’il s’agissait de récrimination pour les assemblées certains des Etats fédérés, comme celle de la Prusse, les élections au Reichstag se faisant au suffrage masculin universel, égalitaire et secret, ce qui, à la même époque, n’était pas le cas par exemple pour les élections au Parlement britannique.

C’est peut-être dans le cadre de la coopération entre la police berlinoise et la police secrète russe qu’intervint l’arrestation d’un terroriste que nous avons rapportée dans un précédent article (http://kaiser-wilhelm-ii.over-blog.com/2015/12/cachet-en-papier-du-president-de-la-police-de-berlin-une-nouvelle-fois-l-actualite-retentit-d-informations-sur-le-terrorisme-aujourd)...

L’usage voulait que les souverains en visite portent l’uniforme de l’un des régiments du pays qui les accueillait et dont ils avaient été nommé officier de façon honorifique ; le tsar avait donc revêtu un uniforme allemand et non anglais.

Enfin, lorsque madame Clay présente les hésitations du Kaiser face au déclenchement du premier conflit mondial comme la crainte d’un matamore face à une réalité qui lui échappe, elle omet de signaler qu’il pourrait tout aussi bien s’agir de légitimes regrets face à une guerre que tout le monde savait devoir être sanglante, même si elle n’était sensée que peu durer.